Charles Abi : « J’ai découvert le football au Togo… »
Sous les feux des projecteurs depuis son intégration dans le groupe professionnel de l’AS Saint Etienne, Charles Abi s’est confié au site envertetcontretous, sur son actualité. Sosports.tg vous propose un extrait de ce riche entretien avec le franco-togolais.
La place du football dans ton enfance
C’est vrai, j’ai grandi avec trois grandes sœurs donc forcément le football ce n’était pas quelque chose de connu dans la famille même si mon père le suivait beaucoup. J’ai commencé à jouer au Togo quand je suis parti un an là-bas car la mentalité était beaucoup plus foot que dans ma famille. Pour moi, ça représentait beaucoup. Bon, forcément, mes sœurs ne s’y intéressaient pas beaucoup au début. Mais au fur et à mesure que j’ai avancé, elles s’y sont mises. Maintenant, elles suivent vraiment. Ça me fait plaisir de voir qu’elles sont derrière moi.
Tu jouais pieds nus au Togo, ça a été un bon apprentissage ?
C’est sûr. Je ne connaissais pas vraiment le foot, je l’ai découvert là-bas. J’ai joué pieds nus comme tout le monde. Je suis très content d’avoir commencé comme ça. J’ai découvert le football d’une autre façon et c’est très bien.
Après ce séjour au Togo, tu reviens en France et tu prends une première licence ?
J’ai commencé à Aubière, un petit club à côté de Clermont. J’ai fait un an et puis je suis parti à Pérignat. Puis j’ai été recruté par le Clermont Foot l’année suivante.
En 2015 tu débarques à l’ASSE. Qui te fais venir au club ?
À l’époque c’était un recruteur qui travaillait pour Saint Etienne. Il s’occupait de la région Auvergne-Rhône-Alpes et il était venu à un Clermont – AS Montferrand, un peu le gros match en Auvergne. C’était le premier match où j’étais surclassé, j’avais été bon, marqué deux buts. Il y avait ma mère sur le côté, il a parlé avec elle. Il venait trois quatre fois par an mais à chaque fois qu’il venait il était gentil. C’est lui qui m’avait offert mes premiers crampons. Il me faisait venir à L’Etrat voir les matchs, faire des détections. J’avais un super bon accueil à chaque fois. C’est ce qui m’a fait choisir ce club-là en 2015.
Tu changes alors de dimension…
C’était différent. J’étais déjà dans un club professionnel à Clermont mais il n’y avait pas de centre de formation. J’ai retrouvé beaucoup d’amis ici, on s’entendait super bien. L’ambiance a toujours été bonne.
À l’époque, ta maman fait également le choix de déménager pour te suivre à Saint Etienne ?
C’est ça. J’ai fait un mois au centre de formation, celui de juillet pour la reprise. Ensuite ma mère a emménagé à Saint Etienne et je l’ai rejoint. J’ai toujours été proche d’elle. C’est sûr qu’avoir ses parents à côté, c’est un plus… Pouvoir sortir du contexte du foot quand ça va mal, d’avoir sa famille qui est proche, je pense que ça aide. Moi j’ai été beaucoup aidé avec ça.
En ce moment en direct
Parlons d’un moment fort de ton début de carrière… Ce sacre en Coupe Gambardella. Aujourd’hui qu’est-ce que ça représente pour toi ?
Ça a été un tremplin parce qu’après on a eu un accès plus rapide au monde professionnel. On était déjà un petit peu lancé mais la Gambardella a permis d’accélérer les choses et de ramener une coupe au club aussi. Ça a permis de créer un groupe. Même si on est un petit peu partout à l’heure actuelle, on gardera toujours de très bons souvenirs.
Depuis cette victoire au Stade de France, tu as changé de dimension. Malheureusement tu enchaînes les blessures depuis ton arrivée dans le groupe professionnel. Est-ce un frein pour ta progression au plus haut niveau ?
Je pense que oui. Après j’ai envie de dire qu’il vaut mieux que ça arrive maintenant qu’au moment où je serais vraiment lancé. C’est vrai que c’est un frein. Je me blessais souvent musculairement quand j’étais jeune et j’ai mis beaucoup de choses en place en-dehors du foot pour régler ça. Malheureusement l’année dernière c’était un coup, cette année c’est aussi un coup. Ce sont des choses qu’on ne peut pas vraiment prévoir. C’est sûr que c’est un frein mais ça fait partie du foot et il faut savoir relever la tête.
Tu as marqué en Coupe de France, lors des amicaux cet été mais toujours pas en Ligue 1. Ce but peut être un déclic ?
Une fois que j’aurai marqué ce but en Ligue 1, je pense et j’espère que j’enchainerai les prochains. Le premier il est compliqué. Ça fait un certain moment que j’ai ma chance et je n’ai pas encore marqué. Après mon objectif premier c’est de jouer avec mes qualités pour aider l’équipe. Le but je pense qu’il viendra au bout d’un moment et ce n’est pas un souci, je ne m’en fais pas pour ça. Ma première préoccupation c’est d’aider l’équipe d’abord.
Quels sont les attaquants dont tu t’inspires au quotidien ?
Je regarde beaucoup un attaquant comme Robert Lewandowski, comme Erling Haaland. Ça par exemple, c’est un attaquant qui a mon âge. Je vois ce qu’il est capable d’accomplir, sachant qu’il est très physique et qu’il a des qualités où je peux me retrouver aussi. Ce sont des joueurs que je regarde beaucoup.
Tu es le seul véritable neuf de formation du groupe professionnel. C’est une pression supplémentaire sur tes épaules ?
Pas spécialement, ce n’est pas de la pression. Au contraire, je me dis que j’ai une carte à jouer cette année et il va falloir que je la joue. Je ne le prends pas comme de la pression supplémentaire, ça me donne encore plus envie de me donner et de montrer qu’on peut compter sur moi.
Tu as visiblement la confiance de Claude Puel. Quelle est la nature de votre relation ?
On a une très bonne relation professionnelle. Il m’aide beaucoup dans ma progression. Il sait où je dois progresser et il me fait travailler. Il m’a pris à la fin de beaucoup d’entraînements pour me faire travailler là où je devais travailler. Je le remercie beaucoup pour ça parce que je sais que ça m’aide et que ça m’aidera pour ma carrière.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter cette saison ?
J’ai envie de dire plus de blessures, de marquer beaucoup de buts, d’être performant pour l’équipe. Ce serait dommage de marquer ce premier but dans un Geoffroy-Guichard vide, c’est sûr (rires). Mais bon faut un début à tout même si les supporters me manquent beaucoup. Malheureusement c’est comme ça, les règles sanitaires passent avant tout.
Crédit Photo: D.R
Courage surtout championne !
Cool… va-t-il représenter les couleurs nationales togolaise ?