Exclu/Athlétisme: Hilary Kpatcha, une championne dans l’âme
Née le 5 mai 1998, Hilary Kpatcha, est une athlète française d’origine togolaise, spécialiste du saut en longueur. Également étudiante en DUT Gestion des Entreprises et des Administrations à Toulouse, elle a bien voulu s’ouvrir dans une interview exclusive, à notre rédaction.
Pensionnaire du centre CA Balma, Hilary nous raconte ses débuts : « J’ai commencé l’athlétisme grâce à mon professeur de sport au collège, Monsieur Jean-Luc Sénat. Il a vu mon potentiel et me l’a suggéré. Au début je ne voulais pas car j’étais timide et je n’aimais pas les compétitions ; un jour, il est venu parler à mes parents pour qu’ils me motivent. Mon père m’a dit que j’avais du talent et qu’il fallait que je l’exploite pour ne pas regretter plus tard. C’est comme ça que j’ai sauté le pas ».
Bien qu’ayant une jeune carrière, Hilary a déjà vécu de très beaux moments lors de certaines compétitions : « Mon premier moment fort c’était en 2016, quand j’ai remporté la médaille de bronze, aux Championnats du monde junior. C’était ma première grande compétition chez les jeunes et j’en garde un très bon souvenir car nous étions deux françaises sur le podium. Il y a aussi les Championnats d’Europe Espoir en 2019 où j’ai battu mon record et eu le titre de Championne d’Europe Espoir. Cette compétition a marqué ma carrière et m’a propulsé en équipe de France senior ».
2019 a été une année très belle pour la jeune athlète et elle nous livre le secret de cette réussite : « j’ai aménagé mon emploi du temps et on a aussi augmenté le nombre d’entraînements. Je revenais d’une blessure à la cheville et j’avais envie de mettre toutes les chances de mon côté. Mon objectif a été atteint puisque j’ai été deux fois championne de France (en hiver et en été), championne d’Europe de ma catégorie. J’ai participé aux Championnats du Monde seniors à Doha et mon dernier titre et celui de Championne du Monde Militaire du Saut en Longueur. »
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Loin de se lasser, Hilary Kpatcha a soif de compétitions et de titres. Elle lève un coin du voile sur ses objectifs : « Mon objectif pour l’année prochaine est de me qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, et être finaliste à cette compétition. À long terme j’aimerais gagner des titres internationaux et remporter une médaille aux Jeux Olympiques de Paris 2024. »
Née à Lomé au Togo, avant de partir pour la France à 4 ans avec ses parents, elle nous explique son choix de défendre les couleurs de la France : « D’abord je vis en France depuis mon plus jeune âge, c’est dans ce pays que j’ai grandi et appris mon sport et c’est grâce à mon entraîneur que je fais de l’athlétisme. Sans lui, je ne serai pas là où j’en suis. Ensuite, je n’ai jamais été en lien avec la fédération nationale togolaise d’athlétisme et je ne connais malheureusement pas d’athlètes togolais que ce soit en France ou au Togo. »
Comme tous les athlètes, Hilary a ressenti les effets du confinement mais d’une autre manière : « J’ai passé mon confinement chez mes parents à Saint-Jean, en continuant mes entraînements, grâce à des exercices donnés par mon coach et mon kiné. Parallèlement, j’ai suivi mes cours et passé les partiels. Ma famille et moi avons passé du temps ensemble et cela nous a fait du bien. Cette année a très mal débuté pour moi, j’avais beaucoup de pression et je n’arrivais pas à prendre du plaisir dans ce que je faisais. J’étais obnubilée par l’envie de réussir et ça me rongeait de l’intérieur parce que j’avais peur de l’échec. Grâce au confinement, je me suis aperçue que j’avais oublié une de mes principales philosophies, celle de vivre sa vie pleinement, faire ce qu’on aime et profiter de ceux qu’on aime. J’ai toujours réussi parce que je prenais du plaisir à travailler », conclut Hilary, très confiante pour l’avenir.
Crédit Photo: D.R